Skip to main content

Syndrome d’Immunodéficience Féline – FIV : Les idées reçues

Le FIV se transmet surtout par voie sexuelle

FAUX

Le sperme des mâles infectés peut héberger le provirus du FIV.
Cependant, le nombre de copies du provirus est plus faible dans le sperme que dans le sang.
La transmission par voie vénérienne naturelle n’a jamais été clairement démontrée et semble peu courante malgré la présence du virus dans le sperme.
La transmission du FIV mâle – chaton sans contamination de la mère, n’est pas possible (ce qui nécessiterait l’intégration d’une copie de la charge virale au sperme).

La transmission mâle – femelle serait plus explicable par le fait que les mâles mordent la femelle pendant la reproduction.
Une femelle stérilisée qui n’est pas encline aux bagarres a donc très peu de chance d’être contaminée.

La morsure est le mode de transmission naturelle le plus courant.
La quantité de virus infestant la salive est faible, il est donc suspecté une migration depuis les vaisseaux sanguins de lymphocytes et de macrophages infestés vers la cavité buccale.
Il y a deux à trois fois plus de mâles que de femelles infectés.
Les mâles castrés ne participent plus aux parades, principale source de bagarres et donc de morsures, mais conservent leur comportement de défense territoriale.
La transmission du virus par toilettage ou léchage des plaies ne peut être exclue, dans la mesure où la transmission expérimentale du virus par ingestion de sang infecté est possible. Certaines études ont mis en évidence des transmissions possiblement horizontales sans traces de bagarres, confirmant cette thèse pour des transmission naturelles qui restent très exceptionnelles. Si les chats vivent en harmonie, sans morsures à sang, le risque de contamination est quasi nul.

 

Un chaton de mère FIV sera forcément FIV

FAUX

La transmission verticale du FIV se fait lors de la gestation, de la mise bas ou en post-partum via l’ingestion de colostrum ou de lait infecté.
Cette transmission chez le chat naturellement infecté est beaucoup moins fréquente que chez le chat infecté expérimentalement. Cette transmission du virus est relativement rare.
La transmission verticale est plus risquée si les femelles sont en phase aiguë lors de la gestation.
L’infection chronique est souvent la norme lors de gestation dans le cas d’une infection naturelle par le FIV et les taux d’infection sont généralement faibles.

Certains chatons FIV positifs et PCR positifs nés de femelles infectées, développent une infection apparemment transitoire, avec diminution progressive, d’anticorps antiviraux, virus et provirus dans le sang. Le FIV reste détectable plus d’un an après l’infection. Cette petite quantité de virus peut demeurer dans les tissus, mais être insuffisante pour induire la production d’anticorps.

 

Un chat FIV va mourir du SIDA

FAUX

Différentes études ont démontré que la durée de vie d’un chat positif au FIV ne diffère pas d’un chat sain (sauf pour les chats également positifs au FeLV = leucose féline).
Selon toutes les études confondues, l’infection par le FIV n’a pas d’influence significative sur l’espérance de vie.
Il y a plusieurs stades dans la vie d’un chat positif :

La primo infection ou phase aiguë

Parfois silencieuse, elle se manifeste généralement par une atteinte passagère d’1 à 4 semaines et apparaît dans les 3 premiers mois suivant l’exposition. Le chat présente une lymphadénopathie généralisée, une fièvre discrète, une dépression, une anorexie et une neutropénie (favorisant le développement d’infections bactériennes). Une diarrhée aiguë, des conjonctivites, dermatites, des gingivites et atteinte des voies respiratoires. Quelques décès ont été rapportés.

La phase asymptomatique

Les altérations immunologiques et hématologiques permanentes ne sont en général pas détectables 1,5 ans à 2 ans post-infection. Les signes cliniques apparaissent plus tardivement encore (5 à 10 ans).
L’évolution du SIDA est lente, même si de rares chats ne connaissent pas de phase asymptomatique.

Lymphadénopathie Généralisée Persistante – LGP

On trouve une augmentation généralisée et durable des ganglions. Fièvres récurrentes, anorexie, perte de poids et changements de comportement. Les surinfections bactériennes sont le plus souvent absentes.

ARC ou pré-SIDA

À ce stade les chats présentent généralement des infections chroniques secondaires de la cavité buccale et des voies respiratoires supérieures. Une perte de poids, lymphadénopathie généralisée, fièvre sont des symptômes courants. L’ARC ne dure généralement que quelques semaines.

SIDA déclaré

Stade observé chez 5 à 10% des chats infestés par le FIV.
Ils souffrent des infections secondaires graves listées ci dessus et parfois d’atteintes neurologiques (ataxie, tremblement, paralysie, conduction nerveuse anormalement lente) et de tumeurs. L’état général s’aggrave rapidement et l’espérance de vie est en générale inférieure à 1 an.

 

Un diagnostic positif est sûr à 100%

FAUX & VRAI

Test ELISA (bandelette)

C’est une recherche d’anticorps plutôt fiable, car la production d’anticorps spécifiques est constante tout au long de la vie du chat porteur. Rapide et peu onéreux et chez le vétérinaire.
Attention, tous les tests bandelette ne se valent pas.

Les tests ne sont pas fiables lors de plusieurs moments de la vie d’un chat :

  • On trouve une fenêtre séronégative au début de l’infection, si le test a été fait trop tôt au début de l’infection. La plupart des animaux présentent des anticorps dans les 60 jours suivant leur exposition. Parfois, les anticorps ne peuvent être détectés qu’après 4 à 14 semaines avec le test ELISA.
  • Si l’infection est très avancée et que le système immunitaire est trop faible pour produire des anticorps (jusqu’à 15% de faux positifs avec le test ELISA).
  • Dans le cas de chatons nés de mère positive, le test détecte les anticorps de la mère et non ceux des chatons. Les anticorps peuvent perdurer de 12 à 13 semaines, et jusqu’à 6 mois. Si le chaton est positif par test sérologique, il est conseillé de le le confirmer par un second deux mois plus tard minimum. Pour un diagnostic précoce, il est obligatoire de passer par un test PCR afin d’écarter un faux positif.

 

Si un test ELISA est positif et qu’un doute existe quand à sa fiabilité, il est conseillé d’effectuer un test PCR.
C’est un test coûteux, mais qui met en évidence le virus sous forme infectante. Effectué en laboratoire, il permet seul d’établir le diagnostique, de confirmer ou d’infirmer un test ELISA si le résultat de ce dernier n’est pas fiable (chaton, symptômes…)

 

Donc…

La stérilisation est le meilleur moyen de protéger un chat du SIDA ou de l’empêcher de le transmettre (chat moins enclin à la bagarre et sans besoin de reproduction entraînant des blessures chez les femelles).

Un chat porteur peut ne jamais déclencher la maladie et vivre normalement avec des chats sains.

Un chat dont le SIDA est déclaré a une durée de vie limitée et douloureuse, il lui faut un maître prêt à endosser cette responsabilité.

Un chaton né de mère positif peut être sain.